Michel Geoffre

Michel habite en France, dans les Hautes-Pyrénées, à Bours.

 

Je suis du 13 juin 1940 et lourdais.

Aujourd'hui retraité, je voyage fréquemment (international) pour des activités associatives liées, notamment, au développement durable (je préfère "souhaitable", ou mieux, "désirable", à ce terme mal traduit de l'anglais "sustainable") des zones de montagnes.

 

17 avril 2006 ( je place ces nouvelles avec un peu de retard !!! mille pardons !!! dan)

Bonjour à tous,
La pluie me cantonne à Bours en ce lundi de Pâques.

Un moment de détente bienvenue après la forte activité de ce dernier mois: - CPE: organisation de deux manifestations à Tarbes (importantes, du jamais vu, ici),

- Ours: le village Arbas en 31, encerclé et saccagé par 200 anti-ours avec en tête des élus ceints de leur écharpe tricolore... Contre-manif pacifique ensuite dans ce village qui s'est dit humilié par ces exactions (Arbas est tête de file d'une quarantaine de villages du 31, favorable à l'Ours): débats publics, radios, télés, presse...

- nouveaux remous autour du Festival de Gavarnie, alors que le principe de la tenue de ce festival avait été abandonné (demandé par l'Unesco)....Le préfet ne sait pas comment sortir de cette affaire face à des archaïsmes locaux ("Mestre à casa !"). Je vais en Aragon dans qqs jours où j'ai organisé un colloque associatif "Métiers de montagne pour un Développement soutenable" en raison des aberrations constatées tout le long de la chaîne (construction de 200 000 logement à Llivia alors que l'eau potable est disponible pour moins de 10 000 personnes !).

Et puis en automne, chargé d'une mission par Agence régionale de l'environnement, je serai au Portugal, dans la région de "Tras os montes" dans le cadre d'un débat sur la qualité des produits alimentaire des zones de montagnes d'Europe...

Je suis passé voir Annie et Bernadette mercredi. Bernadette semble s'acclimater peu à peu. Pour elle et pour Annie, il y a encore quelques dossiers à boucler pour stabiliser leur situation administrative. Marcel et Christiane les ont amené en voiture à Sainte-Marie de Campan la semaine dernière, elles étaient ravies.

Sympathique AG du GFA de Castillou dans l'Aude, les bâtiments sont pratiquement tous rénovés après incendie de 2004. Voici, en annexe, qqs échos de la vie locale (Lassalle en Aspe, l'Ours en Haute-Garonne). Une vue de la montagne aussi, hier dans le Louron, sous un ciel partiellement couvert. Une vue de Castillou, le bâtiment central maintenant rénové.

Bises Michel

 

LOURON-Vue depuis la crête ouest du Cap de la Pène de Soulit, à droite, le Cap des Pales, au fond, les Pics d'Aygues Tortes et Schrader

 

Dimanche 6 mars 2005 :

Voici un document de l'association Mont Perdu-Patrimoine Mondial, projet que nous retravaillons encore avant de l'intégrer à notre collection "Carnets Culturels". L'histoire devrait intéresser particulièrement Raymond, mais aussi toute la famille a l'ancrage pyrénéen incontestable. Pour avoir suivi d'assez près les évènements en Serbie (associations dans les Balkans, patrimoine Unesco,...), je vois combien ces horreurs peuvent aisément se répandre par des guerres allumées pour des enjeux de pouvoirs. L'Union Européenne devrait permettre d'enterrer la hache...définitivement ?

Il fait encore très froid ici. Il neige en montagne, les touristes se croisent sur nos routes pendant ce WE. Le mieux c'est de couper du bois pour une semaine qui s'annonce encore bien froide suivant les augures de la météo. Grosses bises. Michel.

 

I. Situation politique et militaire de l’Espagne au printemps en 1938

Quand le 16 février 1936, le front populaire prend le pouvoir en Espagne, (malgré l’instabilité politique chronique du pays) qui pourrait envisager que de ce scrutin naîtra l’insurrection franquiste du 17 juillet de la même année et que pendant 986 jours, une atroce guerre civile ensanglantera cette terre de 25 millions d’habitants ?

Au printemps 1938, la situation a largement évolué en faveur des mutins nationalistes et la résistance républicaine, menée par ses divisions, ne tient plus que le nord-est de la péninsule. La bataille de Teruel a surtout prouvé que la victoire appartiendra au camp le mieux armé et là, les troupes de Franco sont largement avantagée par l’aide germano-italienne. Et le 9 mars, c’est l’attaque générale sur le front d’Aragon. Le 3 avril, Lérida tombe. Les nationalistes cherchent à se rendre maîtres des cols pyrénéens, mais dans la haute vallée de la Cinca, une division républicaine leur oppose une sérieuse résistance, favorisée par le terrain de haute montagne. Naît ainsi l’épisode historique de la 43ème division républicaine.

II. Géographie, économie et politique dans la Haute Vallée de la Cinca

Dans le haut Aragon, le Rio Cinca est un torrent pyrénéen, grossi de nombreux affluents mineurs, tous nés des neiges et glaciers et qui conflue avec l’Ebre en aval de Fraga.

C’est dans la haute vallée de ce rio que se situe l’épisode héroïque mais tragique de la 43ème division républicaine. Les principales localités qui sortiront de l’anonymat séculaire, lot des villages de montagne, se situent en amont de Ainsa : Escalona, Laspuna, Salinas, Bielsa surtout et Parzan.

Bielsa, au confluent du rio Cinca et du rio Barrosa compte alors environ 900 âmes, avec ses hameaux de Javierre, Espierba, Chisagues et Parzan. L’activité essentielle est l’agro-pastoralisme qui conduit les éleveurs à avoir autant de contact avec les vallées françaises du versant nord, qu’avec la basse vallée de la Cinca à laquelle aucune route matérialisée ne la relie. Portant, au début du XXème siècle, la haute vallée s’ouvre à l’ère industrielle par l’exploitation des mines de plomb argentifère à l’hôpital de Parzan, par la compagnie Pena Proya, minerai qui sera évacué par la vallée de Moudane, en France, grâce à un câble aérien de 14 km. Puis vint la société Iberica qui entrepris l’aménagement hydroélectrique du Cinca et du Barrosa. C’est à elle que l’on doit le percement de la première route carrossable de Salinas à Bielsa en 1922. Enfin, en 1931, un sanatorium sera créé sur les llanos de la vallée suspendue de Pineta et qui emploiera des jeunes filles du pays. Ces activités nouvelles favorisent les contacts avec un monde extérieurs d’ouvriers ou personnel divers qui véhiculent des idées politiques nouvelles dans ces localités montagnardes. Aussi, c’est sans surprise qu’aux élections de février 1936, la majorité des électeurs belsetans se porte sur le candidat du parti socialiste ouvrier qui donne satisfaction à leurs concitoyens par leur gestion généreuse et tolérante.

Mais quand éclate l’insurrection franquiste en 1936, les ouvriers du barrage de Mediano, affiliés au syndicat CNT se mobilisent et sous l’autorité d’un chef de chantier d’origine asturienne, anarchiste, Emilio Fernandez, remplacent les élus locaux de la haute vallée de Cinca par des comités révolutionnaires. Et cela, sans rencontrer de résistance.

Cette même action se communique vers l’aval, jusqu’à Barbasto, et remonte la vallée de l’Ara par Boltana, jusqu’à Broto et Torla. A Bielsa, le comité local est constitué de 4 militants de l’UGT de tendance socialiste tolérants et pondérés dans leurs prises de position.

Les choses évoluèrent vers le 23 juillet 1936 quand les éléments anarchistes, les « agui-luchos », venus de la base vallée, activent une politique radicale d’épuration contre tous éléments réactionnaires ou cléricaux. Si le curé et le vicaire de Bielsa peuvent fuir en France avec la complicité de la population locale, il n’en va pas de même d’un commandant, natif de Plan et retiré à Salinas chez sa fille et du curé de Puertolas, qui seront exécutés dans des conditions assez atroces.

C’est aussi à ce moment qu’a lieu le rappel des conscrits des diverses classes des années 30, auxquels s’ajoutent de jeunes volontaires. Certains sont dirigés vers divers fronts où les troupes républicaines luttaient avec des succès divers ; d’autres sont incorporés sur place dans des brigades affectées à la surveillance des points névralgiques de la Haute Cinca. Du regroupement de ces diverses brigades va naître la 43ème division.

Pourtant, Bielsa et les villages voisins, connaissent une relative quiétude au fond de leur vallée jusqu’en mars 1938 quand les nationalistes lancent leur offensive sur le haut Aragon. C’est alors, pendant deux mois et demi que va s’illustrer cette 43ème division qui résistera farouchement dans ce qui devait devenir la poche ou « bolsa » de Bielsa.

Les principaux personnages

ANTONIO BELTRAN – EL ESQUINAZAU

Chef emblématique de la 43ème division, il naît à Canfranc en 1897. Aussi admiré par ses hommes que controversé par la suite, il organise savamment la guérilla de résistance de la vallée de Niscle à la PENA MONTANESA ? Du COTIELLA à URDICETO.

On pourrait voir en lui un des derniers condollieris égaré au 20ème siècle. Chauffeur de taxi dans sa ville natale, il adhère au parti communiste, puis voyage aux USA, s’enrôle dans l’armée américaine avant de revenir en Europe dans le premier conflit mondial. Après la retraite de la 43ème division, il rejoint Moscou comme membre de l’académie militaire Frunze et en profite pour écrire, à son avantage, l’épisode de la « bolsa de Bielsa » et les exploits des miliciens de la 43ème division.

Après 1945, revenu en France, il organise des passages clandestins vers l’Espagne, est « déporté » en Corse par le gouvernement français. Il repart en Amérique latine et est suspecté d’entretenir des relations avec la CIA. Il meurt à Mexico en 1960.

Moins connu, bien plus discret mais tout aussi efficace, JUAN LACASA, né à Bielsa, est le vrai créateur de la 43ème division, renforcée par la débandade de la 31ème après les combats sur l’Ebre. Théoricien de la guérilla, sur ses vieux jours, il estimait que l’évacuation « provoquée » de la population civile fut certainement une erreur.

Autre second de Beltran, le commandant BARRAU, lui aussi de Canfranc, mort en exil à Pau. Et encore, RAMIREZ JIMENEZ, chef d’Etat-major, GRACIA ROYO commissaire de guerre.

Les forces en présence

La 43ème division est constituée de 3 brigades, et chacune de 3 bataillons de 500 hommes. Les 9 bataillons regroupent donc environ 4500 hommes. L’armement devait consisté en 3800 fusils, 81 fusils mitrailleurs, 72 mitrailleuses, 4 mortiers, 20 lance-mines et 7 canon de 750, dont 2 franchiront la frontière à 2378m (!) lors de la retraite en France, avant d’être désarmés à l’arsenal de Tarbes.

Les nationalistes opposent 9 bataillons de 5850 hommes, 4000 fusils, 80 fusils mitrailleurs, 70 mitrailleuses, 36 mortiers et 24 canons. Mais ils auront surtout l’appui de l’aviation allemande ou italienne avec les Heinkel et les Saboya.

Les événements

L’offensive franquiste est lancée le 22 mars 1938 vers le nord et les cols pyrénéens, à partir de la ligne de Lerida-Huesca. Les 27 et 28, ils sont à Barbastro. La 31ème division républicaine en déroute, reste la 43ème division qui organisera la résistance dans la haute vallée de la Cinca, du 3 avril au 15 juin.

La ligne de défense va du cirque de Cotatuero à l’ouest au col de Sahun au nord-ouest de Venasque, en s’appuyant sur la Pena Montanesa et le Cotiella.

Le 3 avril, l’attaque se développe vers Laspuna et la Pena Montanesa, appuyée d’une préparation d’artillerie et des raides d’une escadrille de bombardiers légers. La bataille fera rage trois jours durant sans avantage particulier. Et, du 6 au 14, une relative accalmie permet aux deux camps de se réorganiser. Le 15 une violente attaque contre la Pena ne donne pas de résultats tangibles. Mais, une nouvelle pause du 16 avril au 14 mai annonce l’assaut final, alors que l’aviation survole régulièrement les lignes et lance des tracts invitant à la reddition. Les 13 et 14 les miliciens de la 43ème division simulent même une retraite nocturne, avec feux et rideaux de fumée, piège dans lequel tomberont les franquistes, qui, croyant le terrain abandonné, essuieront de fortes pertes.

Du 15 mai au 9 juin, nouveau calme. Le 10 les bombardements reprennent et le 11, l’attaque se fait par l’est. Les cols de Sahun et de las coronas sont investis.

La 102ème brigade se retire sur Gistain. Elle passera en France par le port de Plan et d’Urdiceto. Les nationalistes accentuent leur pression, incendient Bielsa. Pour la destruction par bombes de Parzan et du sanatorium de Pineta, les avis sont plus nuancés, certains, même dans la camp républicain, en attribuant la responsabilité aux défenseurs, en vertu de la politique de la terre brûlée.

La retraite générale vers la France est ordonnée le 16 juin 1938 ; on estime que l’essentiel de la 43ème division, mission de résistance accomplie, a franchi les cols du Rieumajou ou de Bielsa ou le plus souvent du Port-Vieux de la Gela.

Le drame de la population civile.

Sur ce cadre tragique des conflits meurtriers allait se superposer le drame des populations civiles, victimes des combats, de certaines exactions, parfois de sordides règlements de comptes, favorisés par l’insécurité ambiante. Nous nous intéresserons surtout à un autre volet de cette détresse humaine : l’exode.

Tous les aragonais ne choisirent pas les routes de l’exil. Une grande partie de la population civile préféra subir, se terra et survécut à ce drame, ayant choisi la misère chez soi plutôt que la misère assurée dans l’inconnu d’une terre étrangère.

D’autres choisirent l’exil, effrayés par l’acuité des combats qui menaçaient leurs vies ou qui voyaient brûler leurs biens. D’autres furent poussés à l’exode par les miliciens de la 43ème division républicaine, chose incontestable puisque, comme déjà dit plus haut, le second de Beltran, Lacasa, le célèbre ‘Comandante Juanito’, reconnaissait sur ses vieux jours que l’évacuation de la population civile fut certainement une erreur.

Nous sommes obligés de nous référer aux comptages produits par la presse de l’époque, journaux régionaux aux opinions diverses, mais qui se rejoignent dans l’approximation des passages quotidiens.

Ainsi, le 19 mars 1938, les premiers réfugiés sont signalés à Loudenvielle dans le Haut-Louron, le 1er avril on comptabilise 2000 espagnols à Luchon sans doute chassés par les hostilités au Val d’Aran.

Le 2 avril on dément des passages dans les Hautes-Pyrénées, mais le lendemain les premiers réfugiés sont à Saint-Lary. Le 5, c’est la population de Torla qui arrive à Gavarnie : on peut voir là, la conséquence des premiers vrais combats de la Haute Cinca et de la vallée de l’Ara ; Puis, tout se précipite.

Le 7 avril, 47 réfugiés sont accueillis à Saint-Lary, le 8 ils sont 850 ; le 9, 320 ; le 10, 375 ; le 11, 579 ; le 12, 721 ; le 13, 496 ; le 14, 250 environ, mais avec des blessés ; le 15, 300 blessés sont attendus, venus certainement du sanatorium de Pineta. L’évêque de Tarbes et Lourdes, Monseigneur Choquet, se rend à Fabian et facilite le fret des ambulances des sanctuaires de Lourdes.

380 civils encore le 17 avril, 488 le 18, dont une femme de 103 ans à qui on a fait franchir la frontière, portée par ses proches !

Le nombre exact de ces passages peut-être contesté mais une note de frais officielle du 15 avril 1938 établissait à 4115 le nombre de réfugiés passés par Saint-Lary à cette date.

Mais ce ne sont là que des chiffres dans leur sécheresse. Regardons plutôt quelles furent les conditions de l’exode. Il avait beaucoup neigé cet hiver là et les chutes tardives interdisaient les passages frontaliers. On dut envoyer des volontaires du côté français pour aider les miliciens espagnols à creuser une profonde tranchée au Port-Vieux de la Gela. Le versant espagnol était bien dégagé, mais le côté français exposé nord resta longtemps pris par les neiges. Des photos d’agence nous montrent des malades, évacués par deux, à dos de mulets, sur des cacolets versant sud, mais retenus sur des luges individuelles, par câbles, sur le versant nord. Et que furent les souffrances de ces malheureux qui espéraient emporter sur leurs épaules un peu de leur avoir qu’ils abandonnaient ensuite, en chemin, harassés de fatigue. Combien d’enfants s’égarèrent de leurs parents dans ces convois.

La presse relata le drame de cette mère qui vit son enfant glisser sur une pente abrupte et enneigée et disparaître dans la Neste de la Gela. 60 ans plus tard, j’ai retrouvé un vieil espagnol, témoin de ce drame et qui me disait en pleurant : « Si on avait eu des cordes, on pouvait le sauver. Nous l’avons tous vu mourir, impuissants. »

Et qui dira les désespoirs nés de ces éclatements de familles que l’on dispersait à la hâte dans des centres d’accueil en Mayenne, dans la Sarthe ou bien d’autres départements ?

Puis, au mois de mai 1938, ce fut un nouvel exode. Dans sa politique de la terre brûlée, l’Etat-major de la 43ème division fit passer en France un énorme troupeau soit par le Rieumajou, soit par le Port-Vieux. Le 8 mai, 540 bovins ; 612 le 31 accompagnés de 42 ânes, ceux-ci par Ourdicetou et l’Hospice du Rieumajou. Par la Gela et le Port-Vieux, transitèrent 630 ovins et caprins le 14 juin, 1500 le lendemain avec 530 bovins ; le 18 ce sont 7000 ovins qui passèrent au Plan d’Aragnouet, 300 mulets le lendemain.

Le 21 juin 1938, une note des services vétérinaires reconnaissait l’inspection à ce jour de 2182 bovins, 15630 ovins et 450 mulets, ânes et chevaux.

On craignit les épizooties, peu de bêtes moururent, surtout de fatigue ou de faim. L’herbe est rase en montagne au printemps ! A marches forcées, on conduisait ces bêtes à la gare d’Arreau et par rames spéciales, par Toulouse, Foix et la Tour de Carol, on s’empressait de les rendre au gouvernement républicain de Barcelone, seule autorité politique encore reconnue par la France.

Enfin, pour clore l’épopée, la 43ème division franchit à son tour la frontière les 15 et 16 juin. De Fabian, par camions, les malades et les blessés furent descendus sur Arreau.

Le 18 juin, dans ce même Arreau, un dernier train emportait les 320 derniers miliciens. Une commission officielle avait laissé à tous le choix de leur rapatriement : 643, espérant regagner leurs villages, tentèrent leur chance en rentrant par Irun pourtant aux mains des franquistes ; 8537 choisirent de rentrer par Cerbère pour reprendre la lutte aux côtés des restes de l’armée républicaine qui tenait encore la Catalogne.

Le rideau tombait sur ce drame dont la Vallée d’Aure fut en partie témoin : on n’a pas encore oublié les cohortes de malheureux accueillis sommairement dans les hangars ou les étables, les énormes troupeaux qui de jour ou de nuit passaient dans les villages aux sons de leurs énormes clarines, les miliciens dépenaillés qui levaient encore le poing, les amoncellements d’armes de tout type au long des routes, armes dont les gendarmes et gardes mobiles devaient délester les combattants vaincus.  

 

dimanche 15 février 2004 :

Dans la vallée du Bergons, col de Spandelles, depuis le sentier du Granquet.

 

mardi 17 février 2004 (recu le 17 février)

 

 

Voici deux photos, au hasard.
Sur l'une, je bavarde avec un représentant du gouvernement du Pays Basque (Euskadi). C'est avant d'entrer à l'assemblée générale d'EUROMONTANA. Nous évoquons nos Pyrénées et notre stratégie pour faire avancer notre désir commun d'obtenir une "directive européenne pour les zones de montagnes". Nous allons avoir de longs débats pendant trois jours.
L'autre me montre la nuit, sur un bateau navigant le soir sur le Loch Ness à Inverness. A l'issue d'une dure journée de discussion, nous y sommes invités par les autorités locales. On aperçoit sur la berge le château de Urquart, ruine altière du XIII° siècle. C'est dans ses environs, au bout du promontoire, qu'en 565, Saint Colomba, un évangélisateur, fut le premier à voir une bête hurlante sortir du lac, la tête emmanchée d'un long cou de serpent...c'est ce que l'on nous a raconté !

dimanche 22 février 2004 :

Aujourd'hui, petit soleil d'hiver en vallée d'Argelès, mais très agréable sur les crêtes où il faisait bon faire la sieste.
Le nouveau tronçon de la voie express entre Agos-Vidalos et Argelès vient d'être ouvert à la circulation...en voici la preuve depuis le sommet du Pic d'Alian (ante-cime du Pibeste).

dimanche 7 mars 2004 :

Retour de la montagne à la nuit ... avec 2° centigrade sur les sentiers.


Voici une vue prise dans la Réserve Volontaire du Pibeste.

Les prés commencent à s'orner de primevères, jonquilles, violettes....

Mercredi 24 mars 2004 :

Ci-dessus, une vue prise du Hautacam où je me trouvais cet après midi pour une expertise au sujet d'une carrière de marbre (infractions environnementales et magouilles entre l'exploitant et les maires des trois villages du secteur).
Superbes marbres rose-doré (vendus en Italie pour restauration et construction) et marbres mauve (vendus à Biblos).
La neige est à 1200 m et la montée à la carrière (inexploitée en cette saison), en raquette, a demandé un bel effort.
Ces paysages de la vallée des Gaves (en bas, Pierrefitte) étaient aujourd'hui quelques peu étranges.


Jeudi 15 avril :

 

Fragon (ou Fragette), petit houx.

En bigourdan: Et "areuloù" ou encore Et "escano-cloùco".

Prise au Soum de Ech près de Lourdes, dimanche.

C'est un modeste buisson décoratif en hiver avec ses baies rouges, comme des billes posées sur un feuillage vert sombre, en petites lames coriaces et piquantes.
Paraître et être ... les baies sont dangereuses, à effet toxique rapide.

Mercredi 5 mai : Cordillère des Andes (de fin septembre à la mi-octobre 1999)

Je retrouve des photos du Pérou (ci-dessous) où je me trouvais avec une équipe internationale de l'ONG "Global Montain Forum" (agence Unesco) pour expertise.

Machupicchu

 

Le déplacement dans la Cordillère des Andes (de fin septembre à la mi-octobre 1999) avait plusieurs objectifs:

  • Assemblée générale internationale du Global Mountain Forum;
  • Aide aux populations andines avec des propositions pour le développement des espèces locales (maïs et pommes de terre) en liaison avec des ONG périviennes et des responsables de leur ministère de l'agriculture. Technique d'irrigation en altitude (goute-àgoutte sur les systèmes racinaires). Nombreuses interventions au Centro Internacional de la Papa (pomme de terre);
  • Examen de projets de création de parcs naturels internationaux sur l'Altiplano;
  • Expertise du projet de construction d'un important téléporté touristique sur le site archéologique (32 000 ha) du Machupicchu (2 000 m) - découvert en 1911 et connu localement sous le nom d'Aguas Calientes - qui domine la vallée de Urubamba, nom également du torent et de la commune sur le territoire de laquelle se trouvent les fameuses ruines pré-incaïques. Nous sommes, là, enclavé dans les Andes orientales, dans un paysage typiquement subtropical andin. La commune souhaitait développer la fréquentation de ce lieu touristique (vecteur majeur de l'économie locale) placé au coeur d'une zone inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco pour ses richesses naturelles et culturelles (comme celui du Mont-Perdu Gavarnie, avec lequel un projet de jumelage a été évoqué).
    Actuellement un train jaune (un peu comme celui de la Tour de Carol) amène les touristes depuis Cuzco (à 80 km) au pied de la montagne transportés ensuite sur le site par des flotilles de 4x4 (comme au Canigou !) empruntant une piste sinueuse de 10 km environ (un fameux sentier de grande randonnée montagnard - Camino Inca, liaison avec la côte Pacifique - aboutit également au Machupicchu).
    Il faut voir les enfants, l'oreille collée aux rails, annoncer l'arrivée du train, alors que celui-ci se trouve encore à des km de sa destination. La cargaison de touristes est immédiatemet assaillie par une nuée de vendeurs de bibelots, de quincailleries diverses, par les opérateurs des navettes 4x4...bruits, couleurs, animations.
    La clientèle est "riche", riches nord-américains, canadiens, japonais, australiens,...
    Pour l'anecdote, c'est aussi dans ce secteur qu'ont été tournées certaines scènes du film "Aguirre, ou la colère de Dieu" de Verner Herzog, avec Klaus Kinski, son acteur fétiche (un peu fêlé aussi, l'acteur en question).
    Le couloir de passage du téléporté projeté s'inscrivait bien visiblement sur les pentes d'accès au site, première erreur (gare de départ à Aguas Calientes -, village en aval de Hayna Picchu ou arrive le train, et gare d'arrivée entre la petite montagne - à gauche, sur la photo - et le pied du Picchu, au coeur de Ciudad Inca). Le débit envisagé (2 000 touristes/heure), était disproportionné par rapport aux règles de la conservation, deuxième erreur. La montagne, localement, est fragile, et des tremblements de terre fréquents la déstabilise, l'ancrage des pilliers porteurs n'était pas sûr, troisième erreur. Enfin, les visiteurs de patrimoines mondiaux (études Unesco) se détournent des sites "banalisés". Un projet de téléporté sur les flancs du Machupicchu était en soi la quatrième erreur, fatale pour l'Unesco.
    Nous (archéologues, géographes, médecins, experts divers - personnellement pour le respect d'engagements environnementaux pris auprès du Centre du patrimoine mondial) avons rencontré les élus locaux, nationaux...Je suis intervenu auprès d'étudiants de Lima.
    Notre avis négatif, accompagné d'une menace de disqualification du site, les a beaucoup déçu. Néanmoins, j'ai - nous avons - le sentiment, aujourd'hui, d'avoir protégé l'économie locale d'une catastrophe (d'autres projets de développement acceptables ont été proposés, certains retenus) - et d'avoir participé à la conservation du Machupicchu. Ce qu'ils reconnaîssent bien volontier, aujourd'hui.

Sur cette photo, je suis à OLLANTAYTAMBO (on trouve aussi quelques touristes, ils sont sur la route du Machupicchu, très proche), petit bourg siège de ruines impressionnantes d'un temple Inca (étonnante l'ajustement de ces énormes pierres entre elles).

 

Nos amis péruviens nous disent que les Incas avaient trois dieux: le serpent dans le sous-sol, le puma sur la terre et le condor dans le ciel. Sur une cette photo, une indienne typique du lieu, remonte la rue centrale.

 

(J'ai essayé d'agrandir mais le résultat n'était pas satisfaisnt. Dan.)

J'ai visité un vallon entièrement aménagé pour le traitement du sel. Un cours d’eau chargé de sel gemme sort de la montagne. Son eau est concentrée de bassins en bassins qui sont nombreux. Ce site est insolite. En agrandissant la vue, on aperçoit des personnes qui travaillent dans les bassins. Le sel est récupéré tout en bas et chargé sur des ânes qui le remontent dans les bâtiments situés en haut de l'exploitation pour y être emporté par des camions sur des pistes poussiéreuses. Moyen-âgeux !

Cathédrale de la Compania à Cuzco (3 450 m), construite par les "conquistadors".

 

we du 8 mai :

Je rentre d'un long WE de réunions associatives franco-espagnole (thème "gestion de l'eau en Pyrénées") avec de très bonnes nouvelles transmises par Zapatero, nouveau premier ministre espagnol: abandon du plan national hydraulique d'Aznar (transvasements des eaux de l'Ebre vers le Gadalquivir et des eaux du Rhône vers Barcelone). J'ai réussi à l'organiser en France, cette année, à proximité de Saint-Gaudens (et aussi de Charlas, lieu du projet insensé de réalisation d'un lac très contesté - 700 ha - aux confins du Gers, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, pour irriguer le maïs).


Deux photos illustrent les à-côtés sympathiques de ces rencontres:
- l'une, avec le comité directeur du CIAPP, réunis autour de bouteilles d'eau de Montcalm,(Ariège) et de l'excellent vin de Madiran, entre deux séances publiques;
- l'autre, avec Angel Juve (Anrel Roube), architecte connu de Barcelone, sur le site de la villa gallo-romaine de Montmaurin.


 

lundi 14 juin :

photo d'asphodèle (nos anciens consommaient sa racine, ancêtre de la pomme de terre). Prise hier (entre le devoir citoyen de vote matinal et les interventions-presse après "dépouillement" en soirée). Elle devrait plaire à Marie-Jo qui me dit qu'elle utilise mes photos comme arrière plan pour son ordinateur.

   

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